L'Abel Tasman National Park

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Je disais donc, j’ai loué une voiture avec Chrisi, une Allemande de 35 ans que j’avais déjà rencontré à Wellington. On a fait plutôt une bonne affaire avec cette voiture, disons que le courant est bien passé entre Chrisi et le type de la location, du coup il nous a fait une bonne réduc. 444$ pour 12 jours, assurance incluse, soit un peu moins de 300€.

Et on est donc parti le 5 février. J’ai préféré ne pas conduire au début. Comme je l’ai dit, mon permis international était périmé et puis c’était de la route de montagne, je ne me sentais pas l’aise. Je ne me sentais pas à l’aise comme passagère non plus en fait. Chrisi vient de Bavière, elle a l’habitude de la montagne et conduit vite. J’étais donc agrippée à mon siège, me sentant parfois limite étourdie quand la voiture était côté précipice.

Notre superbe Nissan Blue Bird

On s’est arrêté une première fois dans les Pélorus faire une petite marche pour voir des petites chutes d’eau. Comme on a réussi sur cette courte rando à se perdre de vue, on a fait quelques petites mises au point concernant la vitesse de marche et les endroits stratégiques où s’attendre au cas où l’une serait plus rapide que l’autre en vue de notre future rando dans l’Abel Tasman.

On a ensuite passée une nuit dans la ville de Nelson avant de reprendre la route, direction le nord de l’Abel Tasman.

L’Abel Tasman National Park fait partie des Great Walk de Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire des grandes rando de plusieurs jours. Celle-ci peut se faire en 3 ou 4 jours. Il y a des campings et des gites à plusieurs endroits. Cependant il faut réserver ces places  dans les gites à l’avance (notamment durant l’été), or quand on a fait la réservation, il n’y avait plus qu’un gite de libre. On a donc décidé de faire la partie nord aller-retour sur une journée et de faire la partie sud sur 2 jours en dormant dans le gite.

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Le 6 février on a fait donc notre première « vraie » rando dans le nord de l’Abel Tasman. On est parti de Totaranui avec l’intention de faire une boucle en passant par le Gibbs Hill Track (à l’origine on devait même partir du parking de Wanui mais on a du se tromper à un moment et on s’est retrouvé à faire 20km de chemin graveleux pour arriver à Totaranui). Enfin bref, le temps n’était pas terrible, il y avait de gros nuages gris mais le soleil apparaissait de temps à autre. Le nord de l’Abel Tasman c’est un chemin côtier dans les collines qui passe parfois par des grandes plages vierges de touristes (mis à part les marcheurs). Arrivé à la première, le soleil était de la partie, on se dit « allez, c’est l’occasion de se baigner ! » On se met en maillot, on met de la crème solaire … et là les sandflies me repèrent. Les sandflies c’est des espèces de moucherons qu’on pourrait qualifier de « moustiques de jour ». Donc je me badigeonne aussi d’anti-moustique.  Je vais dans l’eau mais je m’arrête au niveau des genoux, elle est froide ! Alors on décide de faire un peu bronzette pour se réchauffer. Mais là les nuages nous rattrapent et il commence à pleuvoir quelques gouttes. >___>
Tant pis, on se rhabille et on reprend la marche.

La preuve que la mer reflète le ciel

Au bout d’un moment il pleut carrément bien ! On traverse une autre plage sous la pluie en se lamentant sur nos photos qui vont être trop moches avec ce ciel couvert. On s’arrête sous un arbre pour piqueniquer. Entre temps la pluie s’arrête et le soleil fait des apparitions.

On repart et on va jusqu’à Separation Point.  Là je commence à me sentir mal, c’est un sentier à flanc de falaise, je commence à avoir le vertige. Je mets alors au point la technique dite « de cheval » : je mets ma main sur le côté de mon œil qui est du côté du vide comme une œillère et je fixe le côté « plein » en avançant. Je dois avoir l’air d’une débile, mais ça marche !

Arrivé au bout, on se dit qu’on aura peut-être pas le temps de faire la boucle et qu’il vaut mieux revenir sur nos pas. En plus maintenant le soleil brille, ce qui nous permet de mitrailler sur le chemin du retour.

Après 6h de marche, nous voici de retour à la voiture. Après la route de gravier, je propose à Chrisi de conduire sur la plaine de Takaka où on prend un auto-stoppeur Suisse pour quelques kilomètres.

Arrivé aux pieds des montagnes je lui repasse le volant et on arrive à Motueka où on passe le lendemain à glander sur une plage de galet avant de partir à l’assaut du la partie sud du parc le surlendemain.

Réveillé à 6h, direction Marahau pour le départ de la balade. Cette fois-ci on va passer une nuit dans un gîte, il nous faut donc emporter tout le matos : sac de couchage, cuiseur, casserole, rechanges et puis surtout nourriture et eau pour ces deux jours ! Je dois bien avoir 10kg sur le dos au départ !

La super motivation

Après 1,5km je perds mon pull sur la route. Je ne m’en rends cependant  compte que bien après  et je passe une bonne heure à me maudire tout en espérant le trouver le lendemain au retour.
Entre temps le ciel s’est encore couvert,  on se plaint encore une fois pour nos photos, mais on se dit aussi qu’au moins on ne crève pas de chaud.

On s’arrête à Anchorage Bay pour manger et pour se reposer un peu. Il se trouve qu’on a un bon rythme toute les deux, on peut se permettre une petite sieste. Au réveil, le soleil est là et il ne nous quitte plus, yeah !

La partie sud de l’Abel Tasman est moins sauvage que la partie nord car des bateaux taxis font des navettes entre les baies pour amener des touristes. Ce qui n’empêche pas les plages d’être paradisiaques.

 

Ca pique les yeux

On passe autour d’un lagon azur et près d’une rivière aux couleurs vertes où Chrisi pique une tête et puis soudain, après une descente,  une saleté de pont de singe apparait !

_ « P*****  DE M**** !! » dis-je en arrivant.

Mais je n’ai pas le choix, pas de demi-tour possible maintenant, il faut traverser. J’attends que Chrisi soit passée avant de m’engager à mon tour afin d’éviter que le pont ne tangue trop. Je traverse d’une traite en regardant droit devant avec les mains toujours sur les rambardes.

Je l'ai fait!!

On arrive le soir vers 18h à Bark Bay, là où on va dormir. J’en profite pour aller me baigner dans la baie (où il n’y a personne d’autre que moi dans l’eau) puis je prends une douche froide dans la douche de fortune installée près du gite. Ça me donne un regain d’énergie pour la prochaine heure qui me fait penser que je devrais peut être faire plus de sport et prendre des douches froides après.

Entre temps, Chrisi a failli faire cramer le gîte avec son réchaud mal réglé. Durant la nuit, je me lève pour aller aux toilettes, j’en profite pour regarder les étoiles et je vois cette grosse boule rouge qui se lève sur la baie : la lune, trop belle mais pas pleine malheureusement qui passe du rouge au orange puis au jaune.

Le lendemain on repart dans l’autre sens. On repasse encore le pont suspendu où je prends des photos à la volée mais elles sont ratées puisque je ne me suis pas arrêtée pour faire la mise au point. On traverse le lagon à marée basse, on s’arrête aussi encore à Anchorage Bay pour se baigner et puis encore sur d’autres plage pour se reposer un peu parce qu’on marche franchement vite. 

Je commence à avoir de sérieuses ampoules aux pieds et ça devient difficile. Je ne retrouve pas mon pull et ça me désole. On arrive vers 16h à la voiture et il nous faut maintenant conduire jusqu’à Nelson pour passer la nuit.

Ce n'est plus les sourires du début, je n'ai qu'une envie: enlever mes pompes!

Enfin bref, l’Abel Tasman c’était franchement magnifique, j’ai été si éblouie que j’en ai encore mal aux yeux tellement c’était beau.  Si on doit y trouver des points négatifs : l’eau n’est pas franchement chaude, il y a plein de guêpes et de sandflies…. Pas de paradis sans serpents !